COURRIEL’’ OUVERT A L’ATTENTION DE L’ARCHEVEQUE D’ANTANANARIVO, MGR ODON MARIE ARSENE RAZANAKOLONA
Nampidirin'i andria | 30 Apr, 2009
Très respecté Pasteur,
Moi qui vous écris ce courriel ouvert, suis parmi vos ouailles étant l’un de vos paroissiens. En même temps je suis aussi votre compatriote, étant originaire du beau pays du Betsileo. C’est pour ces deux raisons que je vous adresse ce courriel. J’ose dire que ma démarche n’est pas très catholique dans un sens, en effet, en tant que paroissien d’Andohalo et en tant que Betsileo j’aurai dû vous demander un entretien afin de vous adresser de vive voix ces quelques questions assorties de ces quelques remarques.
1. Je crois que vous acceptez d’être appelé ‘‘Pasteur’’ car Notre Seigneur Jésus Christ vous a oint pour exercer la fonction de ‘‘pâtre’’, autre vocable de la même famille que ‘‘Pasteur’’ car vous êtes oint pour paître le ‘‘Troupeau du Seigneur’’, comprenant tant les brebis qui se trouvent déjà rassemblées dans l’enclos (ce qu’est Notre Sainte Mère Eglise) que celles qui se trouvent encore à l’extérieur de l’enclos et qui attendent d’y être conduites. Si bien que votre devoir est immense et difficile mais vous avez accepté de l’exercer en toute âme et conscience, je voudrais dire en toute liberté, en d’autres termes votre sacerdoce (ou ministère) est à la fois lourd mis exaltant.
2. Or, c’est là que le bât blesse : Notre Seigneur Jésus Christ vous soutient sans faille dans l’exercice de votre ministère mais Il vous demande des ‘‘comptes’’, comme à nous autres simples ouailles d’ailleurs, toute proportion gardée, car à celui que Notre Seigneur a confié plus de responsabilités, Il lui exige plus de comptes à lui rendre !
Et c’est dans cette ligne que je vous adresse cette question : ‘‘Est-il vrai, Monseigneur, que, dans un passé récent, vous avez convoqué des personnalités notoires originaires des régions du Betsileo, et que vous leur avez clairement et directement dit qu’en tant que BEtsileo vous avez ras-le-bol de ces Merina et de ces Protestants, et que vous haïssez particulièrement le Président Marc Ravalomanana ?’’ Et vous avez demandé aux personnes présentes de se donner les mains pour combattre les Merina et les Protestants sous la bannière de la très Sainte Mère Eglise et sous le leadership d’un des nôtres, à savoir Monsieur le Maire d’Antananarivo Andry Rajoelina qui, bien qu’Merina, a l’excuse et le mérite d’être un fervent et irréprochable catholique, tout ceci sous la sainte bénédiction du Vatican et sous la bienveillance et le soutien non seulement politico-moral, mais aussi ‘‘matériel’’, de l’ancienne Mère Patrie. Cette réunion se serait tenue à l’Evêché d’Andohalo vers le dernier trimestre de 2008.
Alors j’ai enfin compris votre velléité et votre acharnement pour ‘‘faire capoter’’ l’arbitrage confié au F.F.K.M. lors des rencontres organisées à l’hôtel Le Hintsy. Pour ce faire vous avez été bien épaulé par Maître Jacques Sylla (un autre fervent et irréprochable catholique, pourtant à qui le Président Marc Ravalomanana a confié la direction de sa délégation). En effet l’absence du Président Marc Ravalomanana un certain jour, absence qui a mis hors de lui Monsieur Andry Rajoelina, a été l’œuvre de Maître Jacques Sylla qui a conseillé au Président Marc Ravalomanana, rentré d’une visite de Toamasina, de ne pas venir ‘‘à cause de l’insécurité’’ car la présence de trop d’individus sur les lieux a semblé inquiéter au plus haut point Maître Jacques Sylla. Et votre ‘‘coup d’éclat’’, laissant les téléspectateurs bien perplexes, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle vous vous êtes apparu bien offusqué et avez menacé de se retirer de la direction de l’arbitrage car vous seriez soupçonné de parti pris et choqué par les brutalités commises par les éléments de l’EMMONAT sur d’ ‘‘innocents manifestants pacifiques qui ne veulent qu’exercer leur plus simple droit d’expression et de manifestation sur les voies et place publiques’’. Et vous connaissez la suite : l’EMMONAT s’est éclipsé, les partisans de Monsieur Andry Rajoelina, dirigés par les ministres de la HAT ont sévi et vous connaissez la suite…
Ainsi j’ai aussi compris qu’est-ce-qu’il est habile et diabolique le ‘‘piège’’ que vous-même, Monsieur Andry Rajoelina, l’intrépide CEMGAM Ndriarijaona André, le bouillant Commandant Andrianasoavina Charles, Chef de la fameuse Cellule d’Arrestation, le courageux Colonel Rakotonandrasana Noël, actuellement Ministre des Forces Armées de la H.A.T. et deux éminents Juristes à savoir Maître Jacques Sylla et le Sieur Norbert Lala Ratsirahonana (le fameux faiseur et défaiseur de Présidents de la République à Madagascar, faiseur et défaiseur de Pasteurs à la Paroisse Réformée d’Isotry Fitiavana), avez monté et tendu sciemment à l’endroit de votre homologue à la direction du F.F.K.M., non moins ‘‘Dirigeant d’Eglise’’, le Pasteur Président Lala Haja Rasendrhasina, le mardi 17 mars 2009 à l’Episcopat d’Antanimena. Voici ce qui s’est passé :
Vous avez téléphoné au Pasteur Président Lala Haja Rasendrahasina en tant que membre du Bureau National du F.F.K.M., de venir à treize heures (13 h) à l’Episcopat d’Antanimena suire à la convocation des représentants de la Communauté Internationale. Or, une fois qu’il fut arrivé à Antanimena vous lui avez dit que les représentants de la Communauté Internationale sont encore retenus à Iavoloha alors la réunion allait se tenir à quinze heures (15 h). Mais à 15 h, quel fut l’étonnement du Pasteur Président Lala Haja Rasendrahasina en y arrivant de constater la présence de toute une foule hétéroclite : des journalistes, des membres de l’opposition de toutes les tendances dont Monsieur Andry Rajoelina, de Monsieur Nobert Lala Ratsirahonana, des éléments du CAPSAT et des représentants de la Communauté Internationale. Et vous connaissez la suite : une belle pagaille provoquée par les militaires du CAPSAT qui allaient sciemment pointer de leurs fusils les membres de la Communauté Internationale, la sortie précipitée d’un Andry Rajoelina visiblement dépité et courroucé : il a observé un petit temps d’arrêt et a élevé ses yeux vers le balcon où des militaires armés de kalachnikovs se sont tenus et ont attendu des ordres. Monsieur Andry Rajoelina a adressé des signes bien significatifs aux militaires haut perchés : il a levé quatre doigts qu’il a agités, ce qui veut dire : ‘‘Pas les quatre Chefs d’Eglise du F.F.K.M.’’ puis il a levé son seul index, ce qui veut dire : ‘‘Un seul… celui que vous connaissez déjà’’, à savoir le Pasteur Président Lala Haja Rasendrahasina, celui que vous et vos partisans considérez comme le ‘‘lèche-botte de Marc Ravalomanana’’. Effectivement le Commandant Andrianasoavina Charles, Chef de la Cellule d’Arrestation de la H.A.T. a saisi le Pasteur Président Lala Haja Rasendrahasina par le revers de son costume, l’a traîné comme un vulgaire voyou sous la huée des militaires, des manifestants partisans de la H.A.T., le Colonel Rakotonandrasana Noël a eu une présence d’esprit et a demandé au Commandant Andrianasoavina Charles de respecter ce Raiamandreny qu’est le Pasteur Président Lala Haja Rasendrahasina. Et où étiez-vous pendant ce temps ? Vous étiez à l’Episcopat, les téléspéctateurs ont remarqué votre présence sur le balcon de l’Episcopat aux côtés du Président du KMF-CNOE et d’une Dame que nous croyons être Madame Madeleine Ramaholimohaso, une très fervente catholique, et vous avez laissé le Président Pasteur Lala Haja Rasendrahasina à la merci de ses bourreaux.
Et là, Monseigneur, je ne vous ai plus considéré comme un Pasteur de Notre Seigneur mais comme Judas Iscariote qui a livré sciemment son homologue (car le Pasteur Président Lala Haja Rasendrahasina n’est nullement votre frère, même ‘‘en Christ’’ mais votre pire ennemi) aux tortionnaires, vous qui êtes le maitre des lieux ! Enlevez votre masque, Monseigneur, vous avez enfin atteint votre objectif : ‘‘Terrasser et humilier publiquement dans les enceintes de l’Episcopat de la très Sainte Mère Eglise l’un des Chefs des Merina et des Protestants en la personne du Pasteur Président Lala Haja Rasendrahasina’’. Quel immense honneur pour nous les xxxxx catholiques ! Vous avez poussé le cynisme jusqu’à ne pas envoyer au siège de la F.J.K.M. au moment opportun la condamnation de cet acte infâme par le Bureau National du F.FK.M. et par l’E.C.A.R., et en le faisant vous n’avez nullement mentionné d’une manière explicite le nom du Pasteur Président Lala Haja Rasendrahasina.
Mais, Monseigneur, moi, Ralahivoavy Louis de Gonzague, natif de Fisakana, en tant que Chrétien avant d’être Catholique, en tant que Malgache (et fier de l’être) avant d’être Betsileo, et des milliers d’autres Raiamandreny, sœurs et frères au sein de la très Sainte Mère Eglise, ne vous suivons pas dans cet acte infâme indigne d’un Pasteur de votre rang ! Nous sommes solidaires des Chrétiens, tant Protestants que Catholiques qui se sont sentis blessés et ‘‘crucifiés’’ avec le Pasteur Président Lala Haja Rasendrahasina par vous-même, par vos corrompus militaires et par vos hommes de mains à savoir les membres de votre H.A.T. et nous sommes profondément convaincus que Notre Seigneur Jésus Christ était à nos côtés et l’est toujours devant l’humiliation que vous et vos amis et partisans avez perpétrée à l’endroit de l’Eglise Universelle.
Et à l’heure actuelle, devant la répression aveugle et brutale que ‘‘votre armée’’ fait subir quotidiennement aux ‘‘Légalistes’’ et aux ‘’pro-Ravalomanana’’ depuis plus d’une semaine, vous vous taisez et la verve de votre silence est éloquente car vous approuvez ces actes que vous devriez considérer comme la manifestation de la volonté divine ! Mais n’oubliez pas, Monseigneur, que la très Sainte Mère Eglise, cette fois-ci celle qui est vraiment ‘‘catholique’’ car ‘‘universelle’’ mais pas seulement la ‘‘Romaine’’, souffrant le Martyr à Madagascar, ira, d’ici peu, relever sa tête et se tenir debout devant vous et vos partisans, que ce soit dans les rues, sur les places publiques, devant vos tribunaux ou à la merci de vos tortionnaires et geôliers, pour rester fidèle à son Seigneur et digne de sa ‘‘Mission’’ !
Bien que n’étant pas Chrétien baptisé au sein de l’Eglise Réformée, pour terminer ce courriel, j’ose emprunter son devise bien connu SOLI DEO GLORIA, au lieu de celui de nos Pères Jésuites que vous devrez préférer, ADD VALOREM DEI GLORIAM.
RALAHIVOAVY Louis de Gonzague de Fisakana.